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Première mondiale: un cancer du sein avancé «soigné» grâce à l’immunothérapie
Première mondiale: un cancer du sein avancé «soigné» grâce à l’immunothérapie
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Une femme atteinte d’un cancer du sein en phase terminale a survécu grâce à un traitement expérimental. Depuis près de deux ans, son état de santé est stable et elle a pu retrouver une vie normale.
Alors que son cas était sans espoir, Judy Perkins, une Américaine de 52 ans atteinte d’un cancer du sein métastatique en phase terminale est depuis près de deux ans en rémission complète grâce à un traitement révolutionnaire: l’immunothérapie cellulaire personnalisée. En utilisant les cellules immunitaires de la patiente, l’équipe du Dr Steven A. Rosenberg - un pionnier dans le développement des immunothérapies depuis trois décennies - a réussi à venir à bout de 6 lésions cancéreuses mesurant entre 2 et 7 centimètres de diamètre. Une prouesse rapportée lundi par la revue scientifique Nature Medicine .
Comme 70 % des femmes touchées par un cancer du sein, Judy Perkins était atteinte d’une tumeur dite «hormono-dépendante», qui croît sous l’effet d’hormones sexuelles. En temps normal, quand le cancer récidive, le traitement de ce type de cancer repose sur une chimiothérapie et une hormonothérapie, qui empêche les hormones de faire grossir les tumeurs. Mais il arrive que, malgré tous les protocoles engagés, le cancer se rebiffe et s’éparpille, comme ce fut le cas pour Judy Perkins.
Après l’échec des traitements conventionnels, le cancer a fini par toucher son foie. Il ne lui restait alors qu’une poignée de mois à vivre. En ultime recours, les médecins ont donc décidé de l’inclure dans un essai clinique inédit mené au NIH Clinical Center, le plus grand hôpital américain dédié entièrement à la recherche médicale.
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«Un résultat sans précédent»
C’est dans ce cadre que Judy Perkins a bénéficié d’une immunothérapie cellulaire personnalisée. Dans un premier temps, les médecins ont sélectionné parmi les lymphocytes T de la patiente, ceux qui étaient les plus agressifs contre les cellules tumorales. Ces lymphocytes sont le bras armé du système immunitaire. Une fois les «meilleurs» sélectionnés, ils ont été cultivés et multipliés avant d’être réinjectés à la patiente. Judy Perkins a ainsi reçu 82 milliards de lymphocytes T prêts à s’attaquer spécifiquement à son cancer du sein.
Six semaines après l’injection, la taille de la tumeur cible avait déjà diminué de moitié. Et lors de la dernière évaluation qui a eu lieu 22 mois plus tard, «toutes les lésions avaient disparu au scanner», rapportent les auteurs de l’étude. En décembre 2016, l’équipe avait rapporté un succès similaire chez un patient atteint d’un cancer du côlon métastatique. Mais il s’agit là d’«un résultat sans précédent pour un cancer du sein aussi avancé», comme le souligne Laszlo Radvanyi, chercheur à l’Institut de recherche sur le cancer de Toronto, en commentaire de l’étude. Mis à part un syndrome grippal, aucun effet indésirable ne s’est manifesté.
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Reste toutefois une ombre au tableau: les médecins ne peuvent pas affirmer avec certitude que ce traitement d’un nouveau genre est bien à l’origine de la disparition du cancer. Car en plus de l’immunothérapie personnalisée, la patiente a reçu un autre médicament, déjà utilisé dans de nombreux cancers: les «inhibiteurs de check-point». En levant les freins du système immunitaire, ils confèrent à ce dernier une force de frappe encore plus importante.
«En règle générale, les inhibiteurs de check-point fonctionnent très mal pour ce type de cancer, explique le Pr Christophe Le Tourneau, chef du département d’essai clinique précoce de l’Institut Curie. S’il s’avère que ce sont effectivement les lymphocytes T qui sont à l’origine de la réponse, ce serait une révolution. Le concept pourrait être étendu à d’autres femmes atteintes par ce type de cancer, voire à d’autres cancers. Mais il est encore trop tôt pour pouvoir le dire.» Le «miracle» sera-t-il reproductible?
» Pour en savoir plus sur le cancer du sein, consultez nos fiches santé:
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