•  

    unnamed

     

     

    Pour la première fois en France, le rapport d’une ONG française prouve l’utilisation des nanotechnologies par l’industrie agro-alimentaire. Et brise l’omerta sur le marché de la (nano) poudre.

     

    Aussi petites que discrètes, les particules alimentaires ont investi les rayons des supermarchés. A notre insu, elles s’immiscent même dans les sachets de bonbons et le lait des biberons. Nombre d’additifs, comme les exhausteurs de goûts ou les colorants ou les antiagglomérants prennent aujourd’hui la forme de minuscules poudres minérales ou métalliques (10.000 fois plus petites qu’un grain de sel, donc invisibles à l’œil nu) dont la nature exacte est tenue secrète par l’industrie agroalimentaire. Nul étiquetage ne nous éclaire.

    Alors pour s’informer, le consommateur doit compter sur les associations citoyennes. L’une d’elles, Agir pour l’environnement, a fait analyser quatre produits de grandes marques par le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE). Conclusion, tous contiennent des nanoparticules : du dioxyde de silice dans le « Mélange d’épices pour guacamole » Carrefour et du dioxyde de titane dans les biscuits « Napolitain signature chocolat » Lu, les chewing-gums « Malabar goût tutti » (deux produits du géant américain Mondelez) et la blanquette de veau en conserve William Saurin.

    Cette révélation est une première en France, où l’omerta règne sur ce sujet. Pourtant, la liste des produits suspectés de contenir ces substances (autorisées mais sujettes à caution) pourrait être plus longue. L’an dernier, en Australie, l’ONG internationale les Amis de la terre avait déjà dénoncé leur présence dans 14 produits phares, dont les friandises M&M’s, Mentos, Eclipse et Skittles, également vendues en France.

    Un univers complexes

    Quel intérêt représentent donc ces poudres mystérieuses pour les industriels ? Une fois réduits à l’échelle atomique, les matériaux acquièrent de nouvelles propriétés. Un soupçon de nano dioxyde de titane suffit à donner une blancheur immaculée aux crèmes ou faire briller bonbons et glaçages. Grâce à la nano silice, les poudres restent fluides et les sauces bien crémeuses.

    Mondelez (2ème acteur mondial de l’agroalimentaire) affirme que leur colorant blanc, du dioxyde de titane (E171) « n’est pas manufacturé de façon à être aux dimensions ‘nano' ». L’univers de l’infiniment petit est d’une grande complexité. Politiques, industriels et scientifiques peinent à s’accorder sur la notion même d’une nanoparticule, définie comme « inférieure à 100 nanomètres », ‘manufacturée » ajoutée « intentionnellement. » Les experts du Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux rappellent pourtant que des particules de plus grande taille sont tout aussi préoccupantes.

    Or, argent, zinc… Il existe une infinie variété de nanomatériaux. « Si on en cherche, on en trouve partout ! » précise Francelyne Marano, professeure émérite de biologie cellulaire et de toxicologie de l’université de Paris-Diderot et auteure du livre « Faut-il avoir peur des nanos ? » (Éditions Buchet-Chastel).

    « Des études montrent que les enfants y sont particulièrement exposés au travers des sucreries et des gâteaux. Si une grande partie des nanoparticules est éliminée naturellement, certaines peuvent traverser les barrières biologiques et voyager dans le sang jusqu’aux organes. »

    Pour l’heure, il n’y a pas d’étude épidémiologique sur les nanos que nous ingérons, mais les recherches menées en laboratoire et sur des animaux nous alertent sur les risques de perturbations cellulaires et génétiques, d’allergies, d’inflammations ou de lésions, pouvant entraîner des cancers. Le dioxyde de silice (E551), depuis longtemps utilisé dans le sel ou le sucre fait actuellement l’objet d’une réévaluation de toxicité. Et le classement du dioxyde de titane en tant que « cancérogène supposé si inhalé » pourrait limiter ou interdire son usage.

    Des emballages toxiques ?

    Certes, les quantités de nanomatériaux détectées sous l’œil de lynx du microscope électronique à balayage du LNE sont infinitésimales, comparées à la masse totale des produits testés par Agir pour l’environnement. De l’ordre de 0,003 % pour le chewing-gum à 0,33% pour les épices.

    Mais ce qui inquiète les toxicologues, c’est le risque de bio accumulation dans l’organisme. Nous pouvons être exposés quotidiennement toutes sortes de nanoparticules manufacturées, via les compléments alimentaires, les traitements agricoles, les cosmétiques dont les dentifrices, l’aluminium et certains ustensiles de cuisine qui peuvent s’éroder et disséminer des particules. Sans oublier les emballages. Ils préservent durablement les denrées grâce à leur traitement au nano argent, un antibactérien puissant, mais potentiellement toxique lui aussi. Le risque de migration vers les aliments n’est pas négligeable.

    « On voit se déployer un grand nombre d’usages qui peuvent exposer la population et les professionnels sans qu’on ait les outils complètement adaptés pour évaluer les risques » déplore Dominique Gombert, directeur de l’évaluation des risques de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) qui s’interroge sur « le rapport bénéfice-risque des nanos intégrés aux tétines et aux parois des frigos. »

    L’UE loin d’être exemplaire

    Mais que pèse le principe de précaution face au potentiel de développement de ces technologies émergentes, évalué en milliards de dollars ? Face au problème, les ONG internationales cherchent à alerter l’opinion et interpeler les pouvoirs publics. Le mois dernier, l’association les Amis de la terre aux USA, a annoncé la découverte de nanoparticules au nom barbare, des hydroxyapatites en forme de d’aiguilles dans des   laits maternisés de marques reconnues, dont Nestlé et Enfamil.

    Le Conseil américain de nutrition infantile a dû monter au créneau pour rassurer les consommateurs sur ces particules qui ne seraient pas « manufacturées » mais résulteraient « des procédés de fabrication des composants utilisés comme source de calcium. » Et, sous la pression de l’association As you sow, le géant américain de la pâtisserie Dunkin donutsa promis de retirer le dioxyde de titane de la composition de ses beignets.

    Depuis les Etats-Unis, où l’on réclame une plus grande fermeté sur l’encadrement des nanos, la réglementation de l’Union européenne est souvent citée en exemple. A tort. Aucune marque de l’agroalimentaire ne s’est pliée à l’obligation d’étiquetage de la mention « nano » dans la liste des ingrédients, pourtant en vigueur depuis décembre 2014. Et malgré l’insistance des parlementaires, la Commission tarde à mettre en œuvre les mesures qui contraindraient les industriels à la transparence. Bruxelles a récemment abandonné l’idée d’un registre européen qui aurait fait l’inventaire des nanos mis sur le marché. Il sera remplacé par un site de vulgarisation, le Nano observatoire.

    L’influence des lobbies se fait sentir jusqu’au cœur de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), responsable des autorisations de mise sur le marché des « nouveaux aliments ». Déjà soupçonnée de conflits d’intérêts, l’agence vient de confier la direction de sa communication à Barbara Gallani une ex-employée du groupe de pression Food drink, qui rassemble les fédérations européennes de l’agroalimentaire et les grandes firmes.

    En 2013, la France fut la première à créer son propre registre. R-Nano ambitionne de recenser toutes « les substances à l’état nano particulaire » importées, produites ou distribuées sur le territoire. Mais les 416.000 tonnes déclarées dans le bilan 2015 ne reflèteraient pas la réalité. Les règles qui régissent la déclaration auprès de R-Nano sont basées sur des définitions sibyllines. Elles permettent aux contrevenants d’échapper aux radars en jouant sur les termes ou les méthodes de mesure. Résultat, l’information est diluée, certains fabricants de produits finis ignorent même la nature potentiellement toxique des substances. Sans traçabilité, l’étiquetage devient impossible. Et le consommateur ne peut toujours pas faire un choix éclairé.

    Source: L’OBS

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

    15% des patients atteints de fièvre jaune connaissent une deuxième phase de la maladie, plus toxique, durant laquelle une jaunisse peut apparaître. ©ALBERT GONZALEZ FARRAN / UNAMID / AFP

    Fièvre jaune : vers une nouvelle « crise mondiale » ?

     

    L’épidémie de fièvre jaune qui sévit en Angola et s’est déjà exportée en Chine, risque de se propager davantage pour devenir une « crise mondiale », craignent la Croix-Rouge et l’OMS.

     

    15% des patients atteints de fièvre jaune connaissent une deuxième phase de la maladie, plus toxique, durant laquelle une jaunisse peut apparaître. ©ALBERT GONZALEZ FARRAN / UNAMID / AFP

    L’épidémie de fièvre jaune, qui sévit en Angola et s’est déjà exportée en Chine, risque de se propager davantage pour devenir une « crise mondiale », a averti jeudi 19 mai 2016 la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR). Dans un communiqué, la directrice du département de la Santé de la Fédération, Julie Lyn Hall, a expliqué que « les stocks limités de vaccins, les systèmes inadéquats de surveillance des maladies, la mauvaise hygiène et les interactions transfrontalières économiques et sociales quotidiennes risquent de transformer une crise nationale en crise mondiale ».

    Une nouvelle urgence de santé publique ?

    Cette crainte est partagée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a convoqué son comité d’urgence pour déterminer si l’épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale, comme le virus Ebola en Afrique de l’Ouest ou le virus Zika en Amérique latine. « Les voyageurs non vaccinés risquent de transformer cette épidémie en une crise régionale ou internationale si nous n’agissons pas rapidement pour protéger les populations vulnérables et n’aidons pas les communautés à réduire leurs risques d’infection », a déclaré Mme Hall. Le 12 mai 2016, l’OMS avait comptabilisé 293 décès depuis fin décembre 2015, date à laquelle l’épidémie de fièvre jaune a été détectée en Angola. Au total, 2.267 cas suspects ont été enregistrés, mais pour l’instant seuls 696 ont été confirmés en laboratoire. La capitale angolaise Luanda est l’épicentre de l’épidémie, mais elle s’est propagée à d’autres parties du pays. Elle s’est en outre exportée en République démocratique du Congo (RDC), au Kenya et en Chine, par le biais de voyageurs non immunisés. De plus, une autre épidémie de fièvre jaune, non liée à celle d’Angola, touche l’Ouganda.

    Source: Sciences et Avenir

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  •  

    Vaccin Meningitec: une expertise troublante

    Paris Match|Publié le 09/04/2016 à 18h15 |Mis à jour le 09/04/2016 à 19h43 Photo d'illustration.
    Photo d'illustration. Sipa press

    Des résultats affolants sur le Meningitec viennent d’être livrés par un laboratoire italien. Le vaccin contre la méningite C contiendrait des nanoparticules de métaux lourds dangereuses pour la santé des enfants. Les 600 familles engagées dans une procédure judiciaire sont sous le choc.

    «Les enfants tombent comme des mouches… A quand le tour de ma fille?», se demande Coralie, angoissée, qui explique que tous les parents sont sous le choc depuis que sont tombés, mardi, les résultats de l'expertise italienne du Meningitec, un vaccin reçu par leur enfant. Spécialisé dans la recherche sur les maladies causées par la présence de métaux lourds dans le corps humain, le laboratoire Nanodiagnostics a détecté, sous forme de particules ou de nanoparticules, «des éléments qui n'ont rien à faire avec la composition d'un vaccin ou d'une quelconque autre préparation injectable»: Fer-Silicium, Fer-Chrome-Nickel, débris de tungstène, débris contenant du plomb, du zinc, du titane, cérium et lanthane (terres rares), zirconium ou oxyde de zirconium («légèrement radioactif»). Autant de métaux «incompatibles avec la santé humaine», précise le laboratoire.

     

    Si les métaux se logent dans le cerveau, l'enfant peut présenter un retard de langage

    «Le problème des nanoparticules est qu'elles vont se loger dans les cellules et qu'elles n'en sortent pas. Elles ne peuvent être éliminées par les urines, la sueur, ou le sang. En injection, c'est le risque de présenter tous les effets secondaires liés aux nanoparticules de métaux (inflammations chroniques), de surcroit dans l'organisme d'un bébé dont le système immunitaire n'est pas terminé. Si elles se logent dans le cerveau, l'enfant peut par exemple présenter un retard de langage. Plusieurs petits ont déclaré un diabète. Il y a aussi le risque de cancer», explique Me Ludot, l'avocat des familles, engagées depuis l'été dernier dans une procédure judiciaire à l'encontre du distributeur français du Meningitec (laboratoire CSP), pour avoir acheminé des lots défectueux de ce vaccin contre la méningite C. Le juriste explique qu'en Italie, où une procédure pénale est en cours, «le procureur de la République a ouvert une enquête suite à l'expertise du laboratoire Nanodiagnostics».  

    On empoisonne des milliers d'enfants et ça ne choque personne!

    «Le Meningitec va tuer nos enfants! On est beaucoup à ne pas dormir depuis l’analyse du laboratoire italien. Et nous pensons tous la même chose: on empoisonne des milliers d'enfants et ça ne choque personne! En Italie, les parents sont écoutés et pris en charge. Les médecins ne les prennent pas pour des fous!», s'indigne Coralie qui témoignait l’année dernière du «mépris des autorités de santé» françaises face aux inquiétudes des familles. Les parents constataient que leur enfant n’étaient plus les mêmes depuis la vaccination Meningitec, et décrivaient des symptômes similaires et persistants (pic de fièvre inexpliqués, éruptions cutanées, douleurs abdominales, articulaires, gastro-entérites à répétition, irritabilité, troubles du sommeil…).

    Un défaut de qualité qui n'est pas de nature à engendrer un risque pour la santé

    Pourtant, les autorités de santé s’étaient montrées rassurantes, quand elles ont reçu deux représentants des familles, fin novembre 2015, suite à la pétition des parents lancée sur Internet: le retrait de 21 lots du marché (soit 809 000 vaccins), fin septembre 2014, répondait à une mesure de précaution, alors que des particules d’oxyde de fer et d’acier (rouille) avaient été détectées «dans un nombre limité de seringues» (0,2%), «sur une partie du bouchon qui n’était pas en contact avec la solution vaccinale». Un défaut identifié lors d’un contrôle qualité, signalé par le fabricant puis relayé à l’Agence par le distributeur français, qui «n’est pas de nature à engendrer un risque pour la santé».  Le rappel des lots avait été fait à l’échelle européenne. «Pas de signal de pharmacovigilance susceptible d’être lié à ce défaut, depuis 2011 jusqu’à la date du retrait en septembre 2014», précisait alors l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm).

    Mais aujourd’hui, l’expertise du laboratoire italien, dont le directeur et pharmacologue, Stefano Montanari, est connu pour faire un lien entre la vaccination et l’apparition de certaines maladies dont l’autisme (une position contestée dans le monde scientifique), a porté sur des vaccins issus à la fois de lots défectueux et non défectueux. Pour l’avocat des familles, rompu aux affaires vaccinales, l’expertise de Montanari démontre la mise en cause du vaccin lui-même. Le juriste en est convaincu: ce n’est pas un défaut de qualité lié à la fabrication du Meningitec, mais le vaccin lui-même qui pose problème. 

    Pas de métaux lourds toxiques dans le Meningitec, selon le Pr Alvarez

    Ce n’est pas le sens des conclusions rendues, début février, par le professeur Jean-Claude Alvarez. Réalisée à la demande de Me Ludot, l’expertise toxicologique révèle qu’«il n’a pas été retrouvé de métaux lourds à des doses pouvant être considérées comme toxiques dans le Meningitec». Réagissant sur le rapport italien qui identifie des nanoparticules de métaux lourds, l’expert judiciaire explique: «J’ai dosé et quantifié des métaux lourds à des niveaux en dessous de ma limite de détection. Les concentrations contenues sont infiniment faibles. Ca veut dire qu’il n’y a rien en terme de nanoparticules au-dessus de ma limite de détection qui est déjà très basse. Je ne connais pas le système de microscopie électronique du laboratoire italien. Je ne sais pas comment il travaille. Il n’y a qu’une ordonnance de l’expertise médicale de ces enfants qui permettra de trouver un lien. S’ils souffrent de quelque chose amené par le vaccin, ils ont peut-être des pathologies communes.»  Dosage de métaux lourds d’un côté, recherche de nanoparticules en microscopie électronique de l’autre, les deux experts admettent qu’ils ne cherchent pas la même chose.

    A lire aussi: L'embarras des autorités de Santé

    Fin décembre 2015, suite à une demande de Me Ludot, Dominique Martin, directeur de l’Agence, indiquait que l’Ansm ne disposait «d’aucune donnée relative à l’utilisation de nanoparticules dans le vaccin Meningitec». Aujourd’hui, elle ne «souhaite pas commenter le rapport d’analyse conduit par le laboratoire Nanodiagnostics, dans la mesure où c’est une pièce versée à la procédure en cours sur le dossier Meningitec».

    Des résultats affolants à la veille des expertises médicales sur les enfants

    Pour les 600 familles regroupées dans l’action judiciaire, la question est celle de l’avenir de leur enfant. L’angoisse est palpable* depuis qu’elles ont reçu les résultats affolants qui incriminent tous les lots du vaccin. «Nos enfants ont des particules radioactives dans le corps. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’ils n’auront rien plus tard!», lance Coralie, qui explique que depuis ces quatre derniers mois, des enfants présentent des symptômes plus lourds. Et précise que des parents, dont l’enfant a reçu un vaccin non défectueux et présente des symptômes, sont aussi engagés dans la procédure.  

    A lire aussi: 550 familles au cœur d'une affaire troublante

    Alarmante ou alarmiste, l'expertise italienne tombe à point nommé pour l'avocat des familles, alors que les expertises officielles sur les enfants démarrent la semaine prochaine. «Je connais le discours formaté des experts français après une analyse sommaire du vaccin: 'tout va bien'. Ce document les obligera à ne plus se dérober».

    * «Meningitec : l’Etat est complice d’un empoisonnement», la dernière pétition des parents sur Change.org.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique