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    Un milliard et demi de personnes vivent avec moins de $1,25 par jour

     

    Une nouvelle étude réalisée par l’Institut de Développement d’Outre-mer (ODI) sis à Londres, indique que le nombre des personnes qui survivent avec moins de $1,25 par jour dans le monde est susceptible d’être beaucoup plus élevé que le chiffre déjà stupéfiant de 1,2 milliards fourni par la Banque mondiale.

    « Les personnes survivant avec moins de $1,25 par jour pourraient être un quart plus nombreuses que ne le suggèrent les estimations actuelles, parce qu’elles n’ont pas été comptabilisées dans les études » note le rapport, ce qui suggère que le nombre total de personnes qui vivent dans un dénuement total pourrait être sous-estimé à hauteur de 350 millions.

    Si, comme l’affirme le rapport, les chiffres mondiaux de la pauvreté sont « sous-estimés d’un quart », alors plus de 2,5 milliards de personnes, soit plus d’un tiers de la population mondiale, survivent avec moins de 2 dollars par jour.

    Les couches les plus défavorisées de la société — ceux qui sont sans abri ou qui vivent dans des situations dangereuses au point que les chercheurs ne peuvent pas les atteindre – ne sont pas comptabilisées par les recensements qui, de par leur conception, sont incapables de les comptabiliser.

    Elizabeth Stuart, principal auteur du rapport, a déclaré au World Socialist Web Site que « la mauvaise qualité des données sur la pauvreté, la mortalité infantile et maternelle » est un des résultats les plus significatifs du rapport.

    Si l’on devait définir la pauvreté comme le fait de vivre avec moins de $5 par jour, plus de 4 milliards de personnes, soit les deux tiers de la population mondiale, entrerait dans cette catégorie, selon les estimations de la Banque mondiale.

    Pendant ce temps, les multimillionnaires et milliardaires du monde dont les actions en bourse sont en hausse vertigineuse, dépensent sans compter pour s’acheter supervoitures, yachts et appartements de luxe en nombre jamais vus. Alors que la politique monétaire menée par les banques centrales du monde injecte des quantités inimaginables d’argent dans les coffres d’une aristocratie financière parasitaire, la majeure partie de l’humanité se bat pour survivre au milieu de la pauvreté, de l’austérité et de la guerre.

    En mars, le magazine Forbes a rapporté que la valeur nette combinée des milliardaires de la planète avait atteint en 2015 le nouveau sommet de $7.000 milliards. Depuis 2000, la richesse totale des milliardaires du monde a été multipliée par huit. Le magazine a signalé que, « Malgré la chute des prix du pétrole et un euro affaibli, les rangs des riches n’ont cure de la tourmente économique mondiale et se sont gonflés encore une fois. »

    Selon l’ONG Oxfam, le montant de la richesse contrôlée par le un pour cent le plus riche de la population dépassera celui détenu par les 99 pour cent restants d’ici l’année prochaine,

    Cette semaine, le Fonds monétaire international (FMI) a publié son rapport semestriel de Prévision économique mondiale où il a averti qu’il n’y aurait pas de retour aux taux de croissance économique qui prévalaient avant la crise financière de 2008 et ceci pour une durée indéterminée.

    Ce rapport note en outre que, malgré des profits records et les énormes sommes d’argent accumulées par les grandes entreprises à l’échelle internationale, l’investissement privé a chuté au cours des six années écoulées depuis la fin officielle de la récession qui a suivi la crise financière. Le rapport montre aussi la fixation des gouvernements, des banques centrales et des décideurs en général sur la poursuite de l’enrichissement de l’élite financière mondiale au détriment des forces productives et de la vaste majorité de l’humanité.

    L’ampleur de l’inégalité dans le monde s’exprimant dans le délabrement des infrastructures, l’assaut sur les conditions de vie des travailleurs et des jeunes et l’érosion des droits démocratiques, empêche en elle-même des études sérieuses de la pauvreté, comme en témoigne le rapport de l’ODI.

    L’étude de l’ODI note que plus de 100 pays ne disposent pas de systèmes opérationnels pour enregistrer les naissances ou les décès, rendant ainsi impossible le calcul exact des chiffres de la mortalité infantile et de la mortalité maternelle. Vingt-six pays n’ont pas recueilli de données sur la mortalité infantile depuis 2009. Selon les estimations actuelles, il est concevable que 220 000 à 400 000 femmes soient mortes pendant l’accouchement en 2014. Moins d’une naissance sur cinq survient dans les pays dotés de systèmes complets d’état civil.

    De nombreuses études ne sont pas à jour, ce qui oblige les chercheurs soit à extrapoler à partir de données anciennes soit de faire des hypothèses sur les relations entre d’autres ensembles de données. L’estimation la plus à jour de personnes vivant dans la pauvreté extrême a été publié il y a presque quatre ans. Seulement 28 des 49 pays d’Afrique subsaharienne ont fait une étude sur les revenus des ménages entre 2006 et 2013. Les estimations de la pauvreté du Botswana sont basées sur une étude menée auprès des ménages en 1993.

    Les estimations de la pauvreté sont encore compliquées par des désaccords sur les seuils de pauvreté. Certaines organisations non gouvernementales ont établi leurs propres seuils de pauvreté nationaux. En Thaïlande par exemple, le seuil national officiel de pauvreté est de $1,75 par jour et le taux de pauvreté est de 1,81 pour cent. Cependant, des groupes communautaires urbains ont évalué le seuil de pauvreté à $4,74 par jour, ce qui relève le taux de pauvreté du pays à 41,64 pour cent soit près de la moitié de la population.

    Les guerres et autres conflits violents ont un effet dévastateur sur les recherches de tous genres, ils empêchent les études, ruinent l’infrastructure et détruisent la documentation. Comparées aux énormes sommes d’argent dépensées pour la guerre, celles nécessaires pour réduire la misère sociale de manière significative paraissent ridicules. Les Etats-Unis ont dépensé à eux seuls $496 milliards à la Défense l’an dernier; selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, « le monde a seulement besoin de 30 milliards de dollars par an pour éradiquer le fléau de la faim ».

    Ces niveaux stupéfiants de pauvreté, d’inégalité et de violence militaire sont un réquisitoire accablant contre le système capitaliste, dont le seul but est d’enrichir l’oligarchie financière qui domine la société au détriment de la grande majorité de l’humanité.

    Zaida Green

    Article original, WSWS, publié le 17 avril 2015

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    Seydi Diamil Niane : « Seigneur, pardonne à la France blanche »

    Tribune de Seydi Diamil Niane, né au Sénégal, Doctorant au département d’études arabes (Strasbourg) publiée sur le site musulman oumma.

    Quant à elle, elle me parle d’assimilation comme si elle ignorait que mon africanité et ma sénégaléité ne sont pas négociables, et que je mourrai libre plutôt que de renoncer à la culture qui m’a été inculquée par mon père et ma mère.

    Parfois, je me demande ce que j’ai fait pour mériter tout cet acharnement. Qu’ai-je fait pour que cette France, sous prétexte d’une mission soi-disant civilisatrice, ait déshumanisé mes pères et mes frères pendant des siècles ? Pourtant, je ne suis jamais tombé dans une paranoïa francophobe malgré ma longue histoire avec elle. Parce que oui : bien qu’elle soit indéfendable, bien qu’il m’arrive souvent de lui en vouloir et d’avoir la tentation de la maudire, cette France fait partie de mon histoire. Même si, je me dois de l’avouer, le passé qui me lie à elle n’est pas encore entièrement digéré ! […]

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    Je lui dis que ma religion n’est en rien une menace pour elle. Pourtant, elle me demande de la réformer comme si elle ne savait pas que la religion n’est pas qu’une simple question de pratiques ; qu’elle est aussi une question de foi et que la foi ne se réforme pas. Quand je lui explique tout ça, cette France reste sourde.

    Je lui ai montré ma carte d’identité, lui ai fait part de mon parcours, de mon amour et mes engagements, mais elle me répond qu’elle « est judéo-chrétienne et de race blanche. »

     

    Aussi, éternise-t-elle en moi un sentiment de culpabilité. Je lui ai tendu une main.

    Pour me réconforter, je vais prier pour cette France. Seigneur pardonne à la France blanche. Ou, comme le disait un des poètes de la négritude, « Seigneur, Dieu, pardonne à l’Europe blanche. »

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    Allemagne : Location d’appartements à des migrants : « Ils ont volé tout ce qui n’était pas cloué »

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    Les époux Hingsen dénoncent : « Nous sommes au bord de la ruine ». Il y a deux ans, ils ont loué plusieurs appartements entièrement meublés aux réfugiés. Après plusieurs mois, le choc : lors du déménagement, les locataires ont pris tout ce qui n’avait pas été cloué ou fermement attaché. A présent, le couple de la ville de Kaarst fait de lourds reproches.

    C’était au début de l’afflux de réfugiés en Allemagne, Horst et Anke Hingsen avaient décidé de mettre à disposition leurs appartements privés dans la ville de Kaarst. « Afin que les réfugiés ne doivent pas habiter dans un logement commun», explique Horst Hingsen. Entretemps, l’homme de 74 ans a regretté cette décision.

    Car après le déménagement des réfugiés, une mauvaise surprise l’attendait. « Dans l’appartement de deux pièces à Vorst, où trois femmes albanaises avaient trouvé refuge, il manquait des serviettes et des draps de lit, des couverts, un grille-pain, un téléphone sans fil, des pots, des poêles, de la vaisselle, des verres. En plus la télé et le réfrigérateur étaient cassés – l’appartement était totalement en mauvais état « , se plaint le propriétaire.

    Après quelques semaines, le choc suivant: Avec 6500 euros de frais annexes, la facture dépassait les coûts d’une utilisation normale de multiples fois. Selon le décompte de l’année 2015, les trois femmes avaient consommé 120 mètres cubes d’eau chaude. A titre de comparaison, pour l’ensemble des quatre parties de l’habitat collectif, les locataires avaient utilisé 180 mètres cubes d’eau. « Nous pensons que les femmes ont fait un service de blanchisserie et de repassage afin de gagner un salaire d’appoint. Selon les autres locataires, le lave-linge fonctionnait en permanence au sous-sol. Le couloir était plein de vêtements. (…)

    Stadt Kurier via LesObservateurs.ch

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